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Expertise 12.12.2025
Les batteries semi-solides : une solution immédiate pour accompagner la mobilité électrique de demain

L'automobile se transforme à grande vitesse pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Dans cette course à l'innovation, les batteries solides sont attendues comme la grande révolution technologique des années 2030. En attendant, les batteries semi-solides font déjà leur apparition : commercialisées depuis cette année en Chine et bientôt disponibles en Europe, elles représentent un véritable pont vers l'électromobilité de demain.

Le principe des batteries semi-solides 

Dans une batterie classique de voiture électrique, l’électrolyte est un liquide qui permet aux ions lithium de circuler entre les deux pôles de la batterie. Ce système fonctionne bien, mais il a ses limites en termes de capacité et de sécurité.  

Les futures batteries solides remplaceront totalement ce liquide par un matériau solide : une révolution prometteuse, mais qui demande de repenser complètement la fabrication. Les batteries semi-solides, elles, combinent le meilleur des deux mondes en intégrant à la fois des éléments solides et liquides. Cette approche hybride permet d’obtenir de meilleures performances tout en restant compatible avec les usines de production actuelles. Un avantage considérable pour accélérer leur arrivée sur le marché. 

Des progrès concrets et mesurables 

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Une batterie semi-solide peut offrir jusqu’à 800 kilomètres d’autonomie en cycle européen WLTP, contre 350 à 450 km pour les batteries actuelles, et se recharge en seulement 12 minutes. Cette performance vient d’une composition repensée, à base de nickel et de manganèse, avec très peu de cobalt. Cela permet de stocker plus d’énergie dans le même volume, et d’optimiser la sécurité, avec des risques d’incendie réduits : un avantage industriel décisif ! 

Les batteries semi-solides représentent donc une solution prometteuse à court terme, notamment grâce à leur facilité d’industrialisation. L’avantage est qu’elles sont compatibles avec les lignes de production actuelles, et reviennent par conséquent moins cher que les batteries solides. 

En effet, tout l’atout de cette technologie est de ne nécessiter aucun bouleversement des chaînes de production existantes, ce qui change tout en termes de coûts et de délais. Cette réalité industrielle explique pourquoi certains modèles équipés arrivent déjà en concession. L’IM L6 avec sa batterie de 133 kWh se vend actuellement en Chine, et les MG Cyber GTS et MG4 en version semi-solide débarqueront bientôt en Europe. 

Une étape logique vers l’avenir 

Bien sûr, si les batteries semi-solides marquent une étape de développement importante, elles ne sont pas l’aboutissement ultime et ne constituent qu’une étape transitoire vers les futures batteries 100% solides. Lorsque le processus de fabrication des batteries solides sera mieux maîtrisé, leur coût baissera et elles s’imposeront alors par leurs performances supérieures. Cette progression par paliers présente un double intérêt : améliorer immédiatement les véhicules disponibles, tout en permettant aux industriels d’acquérir de l’expérience sur les technologies à électrolyte solide.  

Et demain ? Trois technologies pour trois usages 

Dans les années à venir, le marché devrait se structurer autour de trois familles de batteries complémentaires. Les batteries solides haut de gamme, au lithium métal, offriront les meilleures performances pour les véhicules premium qui recherchent l’autonomie maximale. Les batteries intermédiaires de type LFP et LMFP trouveront leur place dans les véhicules grand public, avec un bon équilibre entre prix, sécurité et performances. Les batteries sodium-ion, plus accessibles, équiperont les petites voitures urbaines où l’autonomie n’est pas la priorité absolue. Toutes ces technologies proposeront une recharge rapide, mais se distingueront par leur autonomie, leur durée de vie et leur coût. 

Une innovation au service de la transition 

Les batteries semi-solides incarnent parfaitement la dynamique actuelle de l’industrie automobile : elles sont suffisamment matures pour être produites en série dès maintenant, suffisamment performantes pour transformer l’expérience de conduite électrique, et ouvrent la voie aux batteries solides de demain. En proposant dès maintenant une autonomie rassurante et une recharge rapide, à un coût maîtrisé, elles contribuent à lever plusieurs freins à l’achat d’un véhicule électrique. 

Les batteries à l’état solide seront particulièrement bien positionnées sur le marché et devraient apparaître à la fin de cette année en Chine, en Europe et potentiellement en France, notamment sous leur déclinaison semi-solide. Cependant, leur déploiement à grande échelle s’étalera sur les 5 à 10 prochaines années. 

Le saviez-vous ? Aujourd’hui en France, seuls 1,5 million de véhicules sur 43 millions sont 100% électriques, soit environ 3% du parc. L’âge moyen des voitures françaises atteint 11,5 ans, l’un des plus élevés d’Europe. Le renouvellement du parc représente donc un enjeu majeur. 

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