L’ambition de Roberto Vieira, Directeur Général des activités automobiles en France, pour la production européenne de batteries électriques automobiles est claire : développer une capacité de production robuste et compétitive en Europe.
Notre but est de : construire des centres R&D sur la définition des produits de batterie, avoir en Europe nos propres unités de fabrication, monter en puissance et rattraper notre retard dans ce domaine d’avenir. Aux industriels européens d’amener très rapidement sur le marché des batteries performantes en termes d’autonomie, de disponibilité, de puissance, pour rentrer dans la compétition avec des arguments. Rappelons que le gouvernement prévoit que deux tiers des voitures neuves vendues en 2030 soient électriques, et que ce taux atteigne 100 % en 2035.”
Alors que le parc des véhicules légers électriques est de 2 % environ actuellement, il doit en effet, si l’on s’en tient au cap fixé par nos gouvernants, atteindre 42 % dans onze ans. Les perspectives de marché s’annoncent colossales. Dans le contexte actuel de transition énergétique et de révolution technologique, la création de manufactures de batteries sur le territoire européen représente une opportunité majeure pour l’industrie automobile continentale.
Un enjeu écologique et économique
Sur le terrain, SEGULA Technologies se positionne comme un partenaire stratégique pour conseiller les grands acteurs du secteur dans la réalisation de ces projets ambitieux. Elle épaule notamment le conglomérat ACC, qui agrège Stellantis et Mercedes, AESC France à Douai, dont les batteries équiperont notamment les nouvelles Renault R5, et enfin le partenariat entre Verkor et Renault en France pour la future usine de production de batteries à Dunkerque.
Derrière cet objectif, un double enjeu. Écologique d’abord, puisque la localisation en Europe de la production diminue de facto l’impact carbone du produit final. En outre, elle permet de sécuriser l’approvisionnement et de réduire la dépendance aux importations, tout en supprimant le coût environnemental du transport. “Il ne faut pas oublier que la France possède un atout indéniable, c’est son énergie à très faible émission, via le parc nucléaire et les énergies renouvelables”, insiste Roberto Vieira. Un enjeu de prix, ensuite. “La batterie est une composante qui pèse à l’heure actuelle entre 30 et 40 % du prix d’un véhicule électrique”. Réduire le coût de production de la batterie en la relocalisant se répercutera immanquablement en bout de chaîne pour le consommateur.
Ajoutons à cela que ces usines sont des lieux d’innovation où se développent des technologies de pointe pour améliorer l’efficacité, la durabilité et la capacité des batteries. Autrement dit, la construction et l’exploitation d’usines de batteries devraient générer de nombreux emplois et contribuer à la croissance économique locale et nationale.
Des défis technologiques à relever
Voilà pour la théorie. Place maintenant à la pratique. Si l’Europe a pris du retard en la matière, c’est parce que les usines de batteries restent des installations complexes devant lesquelles se dressent des défis technologiques. “La production de batteries, c’est atypique, prévient Roberto Vieira. Il s’agit d’un produit avec des spécificités complexes, qui mêle composants souples, composants plus rigides.” Sa fabrication se divise par étapes et implique des compétences en électrochimie, en mécanique etc. Former des équipes hautement qualifiées pour manipuler des matériaux avancés est essentiel. “Tout ceci nécessite des techniciens et des ingénieurs, chacun experts dans leur domaine, et des cadres de pointe qui assurent la coordination de l’ensemble des pôles, afin d’aboutir à un produit performant”, complète l’expert, qui rappelle que l’écart avec le marché asiatique se comblera graduellement. “Nos premiers clients se composent de centres R&D dans le domaine du produit, d’unités pilotes, qui s’apparentent à des mini entités de fabrication batterie, pour itérer, apprendre et régler ces machines pour atteindre un niveau de performance et de sécurité optimales. Une fois que ces process seront maîtrisés, il conviendra de les dupliquer à grande échelle à l’aide de gigafactories”, appuie Roberto Vieira.
D’ici là, l’accompagnement opéré par SEGULA Technologies pour les projets de création d’usines de batteries, couvre divers champs ; études de faisabilité ; planification stratégique ; supervision de la construction ; coordination ; mise en service ; intégration des innovations. Une expertise multidisciplinaire qui a construit la réputation d’excellence de SEGULA dans l’univers de l’automobile. Et sur laquelle les acteurs européens de l’écosystème des batteries, peuvent désormais s’appuyer pour relever leurs défis d’aujourd’hui et de demain.