À l’origine de cette plateforme, SEGULA Technologies voulait tester sa capacité à intégrer un socle complet de technologies clés dans un véhicule autonome et cherchait à faire monter en compétences ses collaborateurs sur le sujet. L’entreprise a pu également organiser un écosystème de startups, susceptibles de mettre au point ou fournir ces technologies.
Une plateforme pour apprendre à circuler en toute autonomie
La plateforme a été conçue à la manière d’un service de “valet” de parking. À la différence près que le valet n’est pas une personne, mais une application développée par SEGULA Technologies !
« Le propriétaire appelle son véhicule garé dans le parking au moyen de son smartphone, sur lequel il aura chargé l’application, pour lui demander de le rejoindre, explique Julien Fouth. Le véhicule reçoit l’appel, le “comprend” et commence à circuler dans le parking. »
Les manœuvres dans un espace clos ne sont pas si simples, d’autant plus qu’il n’y a pas eu de reconnaissance au préalable, ni GPS.
«L’intelligence artificielle donne au véhicule des capacités d’auto apprentissage à partir de capteurs embarqués notamment, poursuit-il, pour permettre à la voiture autonome d’être en mesure de circuler dans un environnement encombré, d’accéder à la barrière de péage, de sortir du parking, de rejoindre l’usager qui l’a appelée et de l’amener à destination, tout en évaluant la situation de circulation selon la météo, le trafic routier… Ces usages ont été expérimentés sur le circuit fermé de SEGULA Technologies, avec différents itinéraires et divers scénarios d’appel au véhicule.»
Des modules fonctionnant par intelligence artificielle
Depuis, une trentaine de projets de recherche et innovation ont été réalisés sur la plateforme, autour de problématiques de traitement des capteurs de localisation, d’interface homme-machine, de navigation… « Nous avons ainsi travaillé avec un constructeur automobile sur la validation de chacune des fonctions d’un véhicule électrique réalisées par intelligence artificielle, confie Julien Fouth. Parmi les fonctions, l’expérimentation concerne par exemple la traversée d’un rond-point, à l’aide de modules d’intelligence artificielle. »
Dans le cadre de ce projet, la technologie choisie s’appuie sur les méthodes “d’intelligence artificielle explicable” et de “renforcement learning”. L’approche d’apprentissage par renforcement est fondée sur des réseaux de neurones profonds.
« Sans aller dans le détail, elle consiste à apprendre les décisions à prendre à partir d’expériences, poursuit-il. Chaque fois que le véhicule autonome prend une bonne décision, l’environnement lui procure une récompense. Chaque fois qu’il en prend une mauvaise, c’est une pénalité. Le véhicule optimise ainsi son comportement décisionnel. » Aux abords du rond-point, des zones ont en effet été définies : zone d’observation, zone de décision, zone de danger…
Une palette d’expertises
SEGULA Technologies a mobilisé, dans cette perspective, une palette de métiers, dont un IA designer, qui crée le modèle, définit le jeu de données nécessaires et analyse les résultats, un intégrateur des solutions électroniques sur le véhicule autonome, un ingénieur data pour étiqueter les données (c’est-à-dire attribuer des informations aux données afin que les algorithmes de machine learning en comprennent mieux la signification), un développeur d’interfaces homme-machine, en d’autres termes des tableaux de bord qui analysent les informations en temps réel…
« Nous avons tous ces profils chez SEGULA Technologies, qui nous ont permis de mener à bien ce projet pour notre client, se félicite Julien Fouth. J’ai eu la chance de piloter durant deux ans ce projet, qui m’a permis de percevoir la puissance exceptionnelle de l’intelligence artificielle dans les décisions prises par un véhicule autonome. C’est, aujourd’hui encore, une expérimentation particulièrement innovante ! »